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L’évolution des coûts unitaires du travail (CUT) a un impact majeur sur la compétitivité-prix d’une économie. Le coût unitaire du travail est défini comme le coût salarial nécessaire à la production d’une unité de valeur ajoutée, c’est-à-dire de la part de la production d’un secteur d’activité réalisée en Belgique. Des travaux précédents du Bureau fédéral du Plan ont montré que cette évolution influence non seulement les performances du pays en termes de commerce extérieur et donc le solde de la balance courante, mais influence aussi la place relative de l’économie belge dans le marché européen que ce soit en termes de valeur ajoutée ou de production.
Pour mettre en perspective les évolutions observées, il faut tenir compte qu’en début de période, l’Allemagne souffre d’un handicap de compétitivité important, en particulier dans l’industrie manufacturière. L’Allemagne est par la suite le seul des quatre pays étudiés à enregistrer une diminution des CUT de l’économie marchande et plus encore de l’industrie manufacturière (première colonne du tableau). A l’opposé, les Pays-Bas enregistrent la plus forte augmentation des CUT (3ème colonne du tableau). L’évolution des CUTfrançais diffère en fonction des activités prises en considération : l’économie marchande dans son ensemble connait une détérioration de sa compétitivité du même ordre de grandeur que celle de la Belgique, mais l’industrie manufacturière réussit à améliorer les CUT.
Cette détérioration de la position relative des CUT belges s’explique davantage par la croissance relativement faible de la productivité horaire que par la croissance relativement trop rapide du salaire horaire. Par définition, la croissance des coûts unitaires du travail est déterminée par deux facteurs : la croissance du salaire dont on soustrait la croissance de la productivité.
L’amélioration de la position allemande s’explique par une croissance relativement faible du salaire horaire, qui reste en-deçà de la croissance de la productivité. Pourtant celle-ci est plus faible que la croissance de la productivité française et hollandaise. Ainsi, malgré une très bonne performance en termes de productivité, la croissance du salaire horaire est telle aux Pays-Bas et en France que leurs CUT se détériorent. Cependant, en France, la croissance de la productivité dans l’industrie manufacturière est relativement forte et domine la forte croissance du salaire horaire. La situation de la Belgique est l’inverse : la croissance du salaire horaire y est relativement modérée comparativement à la France ou aux Pays-Bas (voir aussi l’analyse récente publiée dans le Short Term Update) mais la croissance de la productivité y est particulièrement faible. Ceci est vrai aussi bien pour l’industrie manufacturière que pour l’économie dans son ensemble.
Au total, l’écart de performances de la Belgique par rapport à la moyenne pondérée des trois économies voisines met en évidence une détérioration relative des CUT dans l’industrie manufacturière de 8,2 % et de 6,1 % dans l’économie marchande. Dans l’ensemble de l’économie marchande, plus de la moitié (56 %) de cette détérioration s’explique par la faiblesse relative de la croissance de la productivité. Plus des trois-quarts (76 %) de l’écart vient du manque de croissance de la productivité dans l’industrie manufacturière.
La deuxième partie de l’analyse est consacrée à l’étude, sur la période 1996-2008, et sur la période récente 2005-2008, des principales branches d’activité composant l’industrie manufacturière et les services marchands. Elle permet de montrer que les CUT ont augmenté dans les services marchands plus rapidement que dans l’industrie manufacturière. La divergence des performances entre l’industrie manufacturière et les services marchands n’est pas principalement imputable à l’évolution du salaire horaire. En effet, sur la période considérée, le salaire horaire augmente de 39,3 % dans l’industrie manufacturière et de 38,6 % dans les services marchands. C’est donc la croissance de la productivité qui est l’élément déterminant de l’évolution différenciée des CUT. En 2008, la productivité de l’industrie manufacturière est 36,9 % supérieure à son niveau de 1996 alors que celle des services marchands n’est que 8,6 % plus élevée.
La comparaison des performances récentes (2005-2008) avec les performances de l’ensemble de la période (1996-2008) montre que l’évolution de la croissance de la productivité est particulièrement préoccupante pour trois branches de l’industrie manufacturière qui enregistrent une décroissance de la productivité : l’Industrie chimique, la Fabrication de matériel de transport et la Fabrication d’équipements électriques et électroniques. Du côté des services marchands, le ralentissement de la croissance de la productivité est visible dans les Activités financières et dans le Transport et communications tandis que la branche Immobilier, location et services aux entreprises est la seule à enregistrer une décroissance de la productivité. Elle est aussi la branche qui enregistre la plus forte croissance des heures travaillées, notamment par la mise en place du mécanisme des Titres-Services.
1. L’ensemble des secteurs, y compris l’industrie manufacturière, dont sont exclus les secteurs “non-marchands” comme : l’administration publique, l’enseignement, la santé.
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Etudes structurelles > Globalisation, commerce international et délocalisations
Etudes structurelles > Productivité et croissance de long terme
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